L'art de la Rome antique

Apparus dans une très petite région du centre-nord de l'Italie, l'art et l'architecture romains restent pendant la période de la monarchie (751-509 av. J.-C.) et pendant les deux premiers siècles de la République (509-310 av. J.-C.) fortement influencés par la tradition étrusque et par d'autres cultures italiques - plus que par l'art grec, dont l'influence ne s'exerce que dans des cas isolés.

Un art véritablement romain ne commence à se faire jour qu'à la fin du IIIe siècle et prend son véritable essor au cours du IIe siècle , à mesure que Rome impose son hégémonie, jusqu'à devenir le centre politique du monde méditerranéen hellénisé.

Sous l'influence croissante de l'art et de l'architecture grecs, Rome entreprend une rénovation des formes traditionnelles d'architecture, de sculpture et de peinture.    

Il en résulte une forme d'art assez complexe. Par exemple, l'architecture des temples ne désavoue pas son origine italique, mais les œuvres sculptées sont totalement inspirées de l'art grec. D'autre part, des formes architectoniques entièrement nouvelles apparaissent, comme les édifices monumentaux construits sur voûte. L'art romain n'adopte pas une forme unique et facilement identifiable. Dans ce domaine, comme dans l'art du portrait, un bon nombre de courants artistiques et de traditions disparates coexistent et s'influencent réciproquement. De temps en temps des éclairs de grande créativité redonnent vie à une tendance générale de révolte contre le passé. L'art des provinces romaines, de la Bretagne à la Mésopotamie, des Balkans au Maroc, montre une très grande diversité de formes et de styles.  
 


L'architecture


Jusqu'au Haut-Empire, le matériau de construction le plus répandu est la brique d'argile. Celle-ci se trouve renforcée de traverses de bois, que l'on utilise dans la structure des édifices privés, sacrés et publics. Les premiers Romains utilisent tous les types de pierre rencontrés dans leur région à la construction des terrassements, des fondations et des fortifications. La pierre calcaire est généralement taillée de façon irrégulière et grossière (opus siliceum), tandis que les roches plus tendres, comme le tuf volcanique, sont taillées en blocs (opus quadratum). Au IIe siècle av. J.-C. , le travertin, plus résistant, commence à supplanter le tuf et les autres matériaux de construction dans la structure des édifices. Dans les dernières années de la République et pendant tout l'Empire, divers types de marbre seront utilisés, en quantité toujours croissante (31 av. J.-C.-324 apr. J.-C.).

Dès l'époque étrusque, c'est surtout la terre cuite qui est employée à la fabrication des tuiles et des différents éléments de protection des parties en bois des édifices. L'emploi de la terre cuite décline au IIIe siècle av. J.-C. , quand la construction de temples en pierre se généralise. Au début de l'Empire commence la fabrication à grande échelle de briques cuites, destinées essentiellement au revêtement des murs de ciment (opus testaceum).  

Au II e siècle av. J.-C., un ciment extraordinairement résistant (opus caementicium), contenant une poudre volcanique appelée pouzzolane, remplace les matériaux traditionnels. On peut dès lors construire de façon plus rapide et plus économique, ce qui se traduit bientôt par un grand changement dans l'architecture. Le ciment peut désormais être coulé à l'intérieur des murs, ou à la surface des poutres de charpente; il peut également être employé à des constructions plus complexes, les voûtes par exemple. Habituellement, le revêtement des murs de ciment est constitué par des pierres lisses de forme irrégulière (opus incertum), ou par des pierres carrées disposées en arête de façon à former un dessin précis (opus reticulatum, au début du Ier siècle av. J.-C.), ou par des briques cuites (vers 30 av. J.-C.). Ces couches de couverture ont souvent servi de base aux revêtements de marbre ou de stuc. Au cours des Ier et IIe siècle apr. J.-C., la construction de thermes, de bâtiments commerciaux et de palais met en jeu des éléments complexes, comme les voûtes et les coupoles. Pendant cette même période, la conception de constructions traditionnelles, comme les temples et les basiliques, est renouvelée grâce à l'utilisation de la voûte en ciment. L'exemple le mieux conservé en est, à Rome, le Panthéon, reconstruit par Hadrien vers 118-128. Dédié à tous les dieux, ce temple, complété par Antoine le Pieux et restauré par Septime Sévère, conservera l'énorme coupole à caissons de l'époque d'Hadrien. Construite en ciment, elle mesure 43,30 m de diamètre - celui de l'oculus qui la perce en son centre est de 9 m - et couvre une cella circulaire agrémentée de sept niches.  

Les formes conventionnelles de l'architecture grecque et étrusque étaient encore utilisées avec des destinations variées. L'ordre toscan, qui, du début à la fin de la République, s'applique essentiellement aux temples, commence alors à intégrer des éléments de l'ordre dorique grec pour constituer le dorique romain. A partir du IIe siècle, l'ordre ionique grec et, surtout, l'ordre corinthien connaîtront une large diffusion dans la péninsule. On observe dans les temples de l'époque d'Auguste une fusion des chapiteaux ionique et corinthien.  

A la fin de la période républicaine, l'encadrement de l'arc en plein cintre par un entablement intégré et superposé constitue une nouveauté appelée à une large diffusion, dont le meilleur exemple est l'extérieur du Colisée. L'emploi toujours grandissant du mortier dans la structure des édifices relègue graduellement les ordres doriques, ionique et corinthien à une fonction essentiellement décorative, alors qu'ils avaient à l'origine une fonction structurale.  

Dans les provinces, les matériaux, les techniques et les formes des constructions vernaculaires s'imposent plus ou moins à l'architecture. Les régions de la Méditerranée orientale conservent les règles locales fixées par l'architecture grecque et hellénistique, la Rome impériale réussissant toutefois à exporter vers l'Orient certains types de construction, comme les thermes monumentaux, les aqueducs et, dans une certaine mesure, les amphithéâtres.  

Les édifices publics
Dans les premiers temps de la République, le temple est encore étrusque: toit pesant avec de larges avant-toits et de massives décorations en terre cuite. Mais, au II e siècle av. J.-C., traditions locales et formes grecques se rapprochent pour créer une structure plus élégante: le podium et le profond portique frontal du temple étrusque sont conservés, mais dotés des proportions et des formes grecques. Ce style de temple, généralement d'ordre corinthien, gagne rapidement du terrain en Italie et en Occident.  

C'est au II e siècle av. J.-C. qu'apparaît à Rome la basilique, édifice rectangulaire destiné à diverses réunions, peut-être d'origine grecque (et dont seront plus tard inspirées les basiliques chrétiennes). Habituellement située sur le forum de la ville, elle comporte généralement une salle centrale spacieuse et imposante, couverte d'un plafond plat et entourée d'une colonnade simple ou double, souvent surmontée d'une galerie. L'histoire de l'arc de triomphe monumental commence vers 200 av. J.-C., mais l'arc n'acquiert sa forme classique que dans les premiers temps de l'Empire. Soutenu par de larges pilastres, un passage central voûté supporte un étage supérieur, l'attique, sur lequel sont disposées des statues en bronze doré. Un décor exécuté selon l'un des trois ordres, dorique, ionique ou corinthien, intégré ou partiellement indépendant, encadre les pilastres et le passage. Sur le côté de l'arc central, d'autres arcs constituent des passages moins importants.  

Le théâtre romain, contrairement à l'usage grec, réunit en une même structure la scène, l'orchestre semi-circulaire et les sièges des spectateurs. Construit au niveau du sol, cet ensemble repose habituellement sur des soubassements voûtés, qui doublent les accès. La scène basse s'appuie sur un élégant arrière-plan composé de colonnes harmonieusement disposées. Des soubassements de même type sont aménagés sous la zone réservée aux spectateurs des amphithéâtres ovales, comme le Colisée et le Circus maximus, destiné aux courses de chars.  

Dès 19 av. J.-C., Rome est dotée d'immenses bains impériaux (thermes d'Agrippa) de forme symétrique, agrémentés de grandes vasques enterrées et de piscines pouvant accueillir un grand nombre de personnes. On peut se faire une idée de l'énormité de leurs salles voûtées en visitant à Rome les ruines des thermes de Caracalla (212-216) ou la salle centrale des thermes de Dioclétien (environ 298-305 ou 306), aujourd'hui église Sainte-Marie-des-Anges. Un registre officiel de l'an 354 ne mentionne pas moins de 952 bains publics à Rome.  

L'architecture privée
Au II e siècle av. J.-C., la simple maison d'habitation étrusco-italique (domus), avec ses pièces rassemblées autour d'une salle centrale ouverte (atrium), adopte les formes grecques, et leur ajoute une colonnade simple (péristyle) autour d'un jardin intérieur, situé à l'arrière de la maison. Dès le début de l'Empire, l'atrium central n'était plus qu'un élégant hall d'entrée. Autour du péristyle du jardin sont répartis de grandes salles à manger et des salons inspirés de modèles orientaux.  

Les riches élèvent des villas de campagne, exploitations agricoles ou lieux de retraite et de repos, telle la villa des Mystères, à Pompéi. Certaines villas présentent une symétrie rigoureuse, mais d'autres se distribuent de manière moins rationnelle, avec des séries de péristyles, de colonnades et des promenoirs voûtés, ainsi que des édifices secondaires, qui s'intègrent au paysage. La villa d'Hadrien (118-134), ensemble immense près de Tivoli, à l'écart de Rome, est un exemple typique de ce genre de construction.  

Vers la fin du I er siècle apr. J.-C., un palais impérial occupe la majeure partie de la colline du Palatin. Cette résidence grandiose du souverain présente les plus grandes voûtes en ciment réalisées jusqu'alors. Après l'époque de Néron, les changements apportés à la grande architecture sous voûtes s'appliquent aussi à l'architecture privée de la ville; et, aux environs du milieu du II e siècle, les villes de Rome et d'Ostie sont essentiellement composées de quartiers (insulae) de grandes maisons à louer, construites en mortier revêtu de briques, dont certaines conservent encore aujourd'hui deux étages.  

Des premières tombes romaines ne subsistent que peu de vestiges; mais il reste une profusion de sépultures datant des dernières années de la République, qui vont de la modeste niche funéraire jusqu'à des constructions ambitieuses et complexes. Certaines tombes sont creusées à même le rocher et comportent une façade sculptée, d'autres se présentent sous la forme de constructions indépendantes à un ou plusieurs étages. Le tumulus étrusque archaïque est redécouvert au I er  siècle av. J.-C., mais la partie cylindrique a tendance à se transformer en tour, comme dans le tombeau d'Hadrien (135-139), aujourd'hui château Saint-Ange. Tombeau collectif, le columbarium, qui apparaît à l'époque d'Auguste, comporte de nombreuses niches destinées à recevoir les urnes contenant les cendres des défunts. A la fin de l'Empire, la forme de sépulture la plus répandue en Italie est le tombeau de ciment recouvert de briques.  
 


La sculpture



La statuaire monumentale (en pierre, en bronze ou en terre cuite) est employée aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, ainsi que l'attestent les vestiges architectoniques. C'est surtout dans les temples les plus anciens que se rencontrent des sculptures en terre cuite, qu'il s'agisse de reliefs figuratifs ou ornementaux sur les plaques de revêtement ou de couverture ou bien de grandes statues disposées au bord du toit, ou sur le fronton.  

Le bronze
Plus onéreux, ce matériau est fréquemment utilisé pour les statues, parfois dorées, érigées en l'honneur d'hommes politiques ou de citoyens émérites. Habituellement, ils sont représentés revêtus de la toge, parfois à cheval et portant une cuirasse, ou bien encore nus ou demi-nus à la manière grecque. Dans les temples, les représentations sacrées des dieux sont souvent en bronze. Les copies en bronze des œuvres grecques les plus célèbres sont également des œuvres d'art recherchées. Il s'agit souvent d'œuvres coûteuses, fondues, pour la plus grande partie, à la fin de l'époque antique. Peu de bronzes nous sont parvenus, mais on connaît un grand nombre de leurs copies en marbre.  

Le marbre
Les statues de la tradition funéraire étrusco-italique sont à l'origine de la sculpture en pierre. A mesure que s'accroît l'intérêt pour l'art grec, les riches Romains commandent pour orner leur demeure des copies en marbre des chefs-d'œuvre grecs, lesquelles viennent s'ajouter aux œuvres sculptées dans le style grec. Une industrie de la copie apparaît et se développe dans l'Orient grec aussi bien qu'en Italie; elle emploie essentiellement des artisans grecs, qui exécutent également beaucoup d'œuvres à caractère purement décoratif.  

Les portraits sculptés
L'art du portrait est une des grandes contributions romaines à la sculpture; il a pour origines l'habitude de garder dans la maison les masques des ancêtres (imagines majorum) et la coutume d'ériger, dans les lieux publics, des statues en l'honneur des personnages célèbres. L'art du portrait étrusque et hellénistique contribue également au développement du portrait romain. Les effigies qui nous sont parvenues sont surtout des copies en marbre, en particulier des bustes, une forme typiquement romaine, en vogue à la fin de la République. Ces portraits sont également réalisés dans d'autres matériaux, tels le bronze et la terre cuite.

Le I er  siècle av. J.-C. est une période de grande créativité. Les portraits des patriciens sont alors exécutés avec un tel réalisme qu'ils semblent doués de vie. Cette tradition persistera jusqu'à l'époque impériale, mais avec un moindre retentissement; un nouveau style de portrait, fondé sur les normes grecques, plus contenues et idéalisées, verra le jour sous le règne d'Auguste. Vers le début du II e  siècle apr. J.-C. apparaît un style plus uniforme faisant référence aux règles classiques, mais il n'atteindra son apogée que dans les dernières décennies du siècle. On voit encore un autre style de portrait se développer entre 200 et 250, deuxième période de grande créativité: pour la première fois dans l'Antiquité les portraits dépeignent leur modèle avec une grande expressivité et traduisent des émotions complexes. Dans la dernière partie du siècle, cette tendance disparaît rapidement au profit d'une évolution vers un portrait très formel, avec des traits rigides et une expression altière, annonciateur de la période tardive de l'Antiquité.  

Le bas-relief
Pendant la République, la sculpture figurative à relief est surtout le fait de l'art funéraire privé; à Rome comme dans les provinces, la très grande majorité des reliefs impériaux appartiennent à ce type. Il existe un grand nombre de styles locaux, allant de créations nettement primitives à des réalisations tout à fait raffinées suivant les canons grecs. Des fresques ou des panneaux représentant parfois le défunt dans son activité terrestre ou dans ses habits de bienfaiteur de la communauté ornent également les tombeaux. Les sources les plus populaires de l'art funéraire restent les mythes grecs, représentés sur les petites niches funéraires comme sur les grands mausolées, mais on y rencontre également des scènes importantes de la vie du défunt ou des scènes de bataille. La production de sarcophages en marbre sculpté à sujet mythologique commence sous le règne d'Hadrien et se développera beaucoup par la suite.

Dans les dernières années de la République, on fait largement appel à la sculpture en relief pour commémorer les événements historiques; l'apogée du bas-relief historique commence avec le règne d'Auguste et se poursuit pendant deux siècles. Cette forme d'art, nouvelle et typiquement romaine, sera un véhicule efficace de la propagande impériale. Les grands monuments comme les arcs, les autels (Ara Pacis Augustae, 13-9 av. J.-C.) et les socles des statues s'ornent de reliefs qui expriment de manière narrative ou allégorique aussi bien des faits tangibles que des notions abstraites. Ces reliefs offrent souvent des compositions mouvementées, pleines de vie, qui évoquent la peinture; d'autres fois les figures isolées se rapprochent des statues.  

La peinture murale
En dehors du marbre, on recourt au stuc et à la peinture pour décorer la surface des murs intérieurs. Herculanum et Pompéi, les deux villes détruites par l'éruption du Vésuve en 69 apr. J.-C., en sont les principaux témoins. La technique qui consiste à imiter le marbre avec du stuc peint, dite premier style (ou incrustation), est largement répandue en Grèce hellénistique et en Italie à l'époque de la République. Les murs sont divisés en trois parties: une zone de base, une zone centrale et une zone supérieure. On cherche à donner l'illusion de grand espace dans les endroits clos.

Au début du I er  siècle av. J.-C. apparaît le deuxième style (architecture en perspective), qui à l'aspect du premier style joint des encadrements arrondis et des ombres projetées. Sur la zone inférieure, un encadrement architectonique entoure des vues de ville, de campagne ou de marine, ou encore des scènes mythologiques.

Le troisième style commence aux environs de 20 av. J.-C. et se traduit par une ornementation géométrique de la surface murale. Tout en conservant la division verticale, sous forme de larges encadrements, les éléments architectoniques du deuxième style se transforment en une décoration délicate de la surface du mur, de laquelle disparaissent les paysages. Enfin, à partir de 60 ap. J.-C., vient le quatrième style (ou style de l'illusion architectonique): on revient aux vues en profondeur, placées cette fois entre des séries de fenêtres simulées, disposées dans la zone supérieure, sans abandonner tout à fait la facture géométrique du troisième style.

On ne connaît que de rares témoignages des décorations pariétales ultérieures, créées postérieurement à 79 apr. J.-C., et pratiquement aucun témoignage de la peinture monumentale. Les décorations pariétales des villes de Campanie et de quelques autres lieux ne sont qu'un faible reflet de ce qui devait être une des plus importantes formes de l'art romain, dont la connaissance ne saurait être fondée pour la plus grande part que sur des sources littéraires. La tradition romaine de la peinture triomphale est une des plus anciennes et, semble-t-il, une des plus durables. C'est par une série d'illustrations dessinées sur des murs blancs (album) que Rome, au moment des cortèges triomphaux, prend connaissance des événements des campagnes militaires dans les pays éloignés. Ces peintures morales représentent des vues «à vol d'oiseau» des cités ennemies et des scènes de bataille particulièrement détaillées. Cette forme d'art se fixe alors un but politique immédiat: en période électorale, ces « affiches » ont surtout pour objectif d'obtenir le suffrage populaire pour le général qui, revenant de la guerre, aspire à une fonction publique.  

Cet art de l'affiche se poursuivra pendant tout l'Empire, et la spirale de la colonne de Trajan (106-113) est en quelque sorte une version permanente, en bas relief, de ce type de production artistique que l'on pourrait qualifier d'art de propagande.  

A la suite des conquêtes du II e  siècle , les artistes grecs affluent à Rome et une grande quantité de peintures originales rejoignent les collections publiques et privées de la ville comme butin de guerre. Ces peintures ont disparu, mais, à l'instar de ce qui s'est produit pour les sculptures, elles ont fait l'objet de copies plus ou moins fidèles. Les encadrements figuratifs, qui font partie des décorations pariétales conservées, sont des copies des originaux grecs perdus, ou des interprétations de motifs de diverses origines.  
 

Les sols et la mosaïque


Différents types de pavements recouvrent les sols. L'opus signinum est obtenu en écrasant de petits morceaux de travertin et de terre cuite et en les mélangeant à de la chaux. L'opus sectile allie la chaux à de la pierre calcaire et, plus tard, à des fragments de marbre de formes variées, généralement géométriques et colorés. Lorsque l'on parvient à fabriquer les briques cuites en grande quantité, elles sont également utilisées pour les pavements, disposées par taille ou en arêtes de poisson (opus spicatum).  

Les pavements en mosaïque trouvent leur origine en Grèce, où la tradition a commencé avec des compositions de galets blancs et noirs. A l'époque hellénistique, les mosaïques sont faites de tesselles, petits cubes de marbre de différentes couleurs, taillés spécialement. Cet art connaît une grande diffusion; la Mosaïque d' Alexandre (vers 100 av. J.-C.), copie d'un original hellénistique, a été découverte à Pompéi. Dans l'ancienne Italie impériale, les mosaïques, le plus souvent constituées de tesselles de pâte de verre, occupent les surfaces des murs et quelquefois les plafonds, dans une polychromie aux nuances délicates. A la même époque, les mosaïques de pavements se composent en grande partie de figures noires et de motifs ornementaux sur fond blanc. Au IIe et surtout au IIIe siècle, les provinces détrôneront la capitale dans la conception de pavements en mosaïques polychromes.  

Dans les premiers siècles, les surfaces brutes des murs de pierre crue, de pierraille et de ciment sont recouvertes d'une épaisse couche d'enduit, fait de chaux et de sable, sur lequel est appliquée une mince couche de stuc poli, composé de gypse et de poudre de marbre.

Au I er  siècle av. J.-C. , tandis que l'architecture à voûte gagne tout l'Empire, le stuc reste le matériau le plus employé à la couverture et au décor des surfaces, de plus en plus souvent courbes. Le bas-relief en stuc, une forme d'art décoratif typiquement romaine, suit le développement de la peinture murale en lui empruntant des motifs ornementaux et figuratifs. Le stucateur forme le dessin en relief en travaillant avec une spatule le matériau encore frais sur le mur ou applique sur celui-ci des pièces moulées d'avance.

Les arts décoratifs


Outre ceux qui sont en relation avec l'architecture, de nombreux arts décoratifs s'épanouissent dans la Rome antique. Travaillées en intaille (en creux), les pierres précieuses constituent des cachets montés en bagues; par ailleurs, la glyptique reprend des techniques héritées de la Grèce: des camées (en relief) sont réalisés dans l'onyx, la sardoine ou l'agate; les plus grands d'entre eux portent des figures en pied et de véritables scènes en relief; c'est le cas du Grand Camée de France, appelé également Agate de Tibère, sur lequel l'artiste - probablement Dioscoride d'Egée - a représenté trois plans de personnages, au centre desquels Auguste recevant Germanicus. De l'argent ou du bronze fondus, on tire d'élégants bassins avec ou sans décoration en relief. Le bronze, plus courant, est employé à la fabrication d'un grand nombre de menus objets, depuis les simples ustensiles domestiques jusqu'à d'élégantes statuettes à la finition soignée.  

Mais le matériau le plus courant reste de loin la terre cuite, utilisée pour d'innombrables pièces: figurines en tous genres, plats décoratifs, lampes à huile. La céramique dite sigillée, de couleur rouge, est pourvue d'un décor en relief rendu brillant par l'engobe, enduit qui imite l'aspect des objets métalliques. D'abord concentrée en Campanie, où elle apparaît dès le IV e  siècle av. J.-C ., la production de sigillée se répand dans la région de l'actuel Arezzo à la fin du Ier siècle av. J.-C., puis en Gaule: sur le site de la Graufesenque, dans l'Aveyron, se développera au I er  siècle ap. J.-C. un très important centre de fabrication de vaisselle sigillée, dont le commerce s'étendra à travers tout l'Empire romain.  

Après l'invention du verre soufflé, au I er  siècle av. J.-C. , le coût de ce matériau se fait relativement bas et donne lieu à la fin de l'Empire à une industrie florissante. Les monnaies, frappées pour la première fois au III e  siècle av. J.-C. , sont quant à elles d'or, d'argent et de bronze. Pendant la République, des sujets divers figurent sur les deux faces, mais sous l'Empire le recto ne présente que l'effigie de profil de l'empereur, et le verso des scènes historiques, des édifices, des figures et des symboles tirés de l'iconographie impériale.  

 
 
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